Pourquoi les 1000 premiers jours de vie sont-ils si importants ?

Les « 1000 premiers jours de vie » correspondent aux 9 mois de grossesse (environ 270 jours) additionnés des 2 premières années de vie de l’enfant (730 jours). L’importance de ces 1000 premiers jours a été mise de l’avant par de nombreux organismes de santé publique dont l’Organisation Mondiale de la Santé au cours de la dernière décennie. Leur objectif est d’identifier et de mettre en place des interventions le plus tôt possible pour freiner le développement de l’obésité et des maladies chroniques comme le diabète ou les maladies du cœur.

On s’intéresse particulièrement à cette période du développement de l’enfant puisqu’il s’agit d’une période de grands changements au cours de laquelle l’enfant est très vulnérable à son environnement (l’ensemble des éléments naturels et humains dans lesquels l’enfant évolue) et aux habitudes de vie (de ses parents et les siennes). Outre l’effet de certaines composantes génétiques et de l’exposition environnementale à divers polluants, on sait maintenant que les habitudes de vie durant la grossesse et durant la petite enfance ont un effet marqué sur le risque d’obésité et de maladies chroniques au long cours chez l’enfant. La figure ci-dessous illustre certains de ces facteurs durant la grossesse, la période de 0 à 6 mois et celle de 6 à 24 mois. L’alimentation en particulier joue un rôle très important tout au long de ces trois périodes, d’autant plus que les études ont démontré que les comportements alimentaires développés tôt durant l’enfance persistent jusqu’à l’âge adulte.

Facteurs liés aux habitudes de vie durant la grossesse, la période de 0-6 mois et celle de 6 à 24 mois qui influencent le risque d'obésité et de maladies chroniques au long cours chez l'enfant

Ces 1000 premiers jours de vie représentent donc une opportunité unique d’agir tôt pour développer des saines habitudes de vie qui perdureront et contribueront à diminuer le fardeau de l’obésité et des maladies chroniques pour les générations futures.

 

Références :

1.       Nantel A, Gingras V*. (2022) L’introduction de l’alimentation complémentaire chez le bébé : un moment propice pour poser les bases d’une saine alimentation. Nutrition. Avril 2022.

2.       World Health Organization; United Nations Children’s Fund. Global Strategy for Infant and Young Child Feeding. Geneva, Switzerland: World Health Organization; 2003. Disponible à : https://www.who.int/nutrition/publications/infantfeeding/9241562218/en/

3.       Gingras V, Switkowski KM, Rifas-Shiman S, Faleschini S, Oken E, Hivert MF. (2020) Associations of Early Parental Concerns and Feeding Behaviors with Child’s Diet Quality Through Mid-Childhood. Nutrients. 12(11):E3231

4.       Gingras V, Aris IM, Rifas-Shiman SL, Switkowski KM, Oken E, Hivert MF. (2019) Timing of complementary feeding introduction and adiposity throughout childhood and adolescence. Pediatrics. 2019;144(6):e20191320.

5.       Gingras V, Hivert MF, Oken E. (2018) Early Life Exposures and Risk of Diabetes Mellitus and Obesity: Epidemiology. Current Diabetes Reports. 18(10):89.

6.       Gingras V, Rifas-Shiman SL, Taveras EM, Oken E, Hivert MF. (2018) Dietary behaviors throughout childhood are associated with adiposity and estimated insulin resistance in early adolescence: a longitudinal study. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity. 15(1):129.

7.       Woo Baidal JA, Locks LM, Cheng ER, Blake-Lamb TL, Perkins ME, Taveras EM. (2016) Risk Factors for Childhood Obesity in the First 1,000 Days: A Systematic Review. Am J Prev Med. 50(6):761-779.

8.       Craigie AM, Lake AA, Kelly SA, Adamson AJ, Mathers JC. (2011) Tracking of obesity-related behaviours from childhood to adulthood: A systematic review. Maturitas. 70:266–284.

9.       Mikkila V, Rasanen L, Raitakari OT, Pietinen P, Viikari J. (2005) Consistent dietary patterns identified from childhood to adulthood: The cardiovascular risk in young finns study. Br. J. Nutr. 93:923–931.

Dre. Véronique Gingras, Dt.P., Ph.D.

Véronique est professeure adjointe au département de nutrition de l’Université de Montréal et chercheuse au centre de recherche du CHU Ste-Justine. Elle est également nutritionniste de formation et sa programmation de recherche s’articule autour de la nutrition durant les mille premiers jours de vie pour favoriser de saines habitudes de vie au long cours. Dans ses temps libres, Véronique joue à la ringuette, fait du taekwondo et cuisine avec ses enfants.

Précédent
Précédent

Faut-il apprendre aux jeunes à cuisiner à l’école ?

Suivant
Suivant

Quels sont les facteurs qui influencent les parents quand vient le temps des premiers aliments pour leur bébé ?